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De CTO startuppeur à “CTO as a Service” : entretien avec Romain Coeur

Il y a bientôt un an que Romain Coeur, le co-fondateur de la Wild Code School, est parti de la Wild Code School. Se définissant comme “CTO startuppeur”, il avait besoin de retrouver “le peps d’un projet qui suce encore son pouce”.

De CTO startuppeur à “CTO as a Service” : entretien avec Romain Coeur

Depuis, Romain a créé une nouvelle offre de “CTO as a Service” pour accompagner les startups sur leur phase de lancement. Dans cet entretien, il revient sur sa rencontre avec Anna, la genèse de la Wild Code School et ses nouveaux projets.

1- Comment vous-êtes vous rencontrés Anna et toi, et comment vous est venue l'idée de la Wild Code School ?

C'était lors d'un hackathon organisé par l'école 42 sur le thème de l'e-Education. Anna cherchait à rencontrer des développeurs pour monter des projets. Quant à moi, je rentrais d'une aventure entrepreneuriale au Maroc et voulais intégrer la communauté tech de Paris.

Ainsi nous avons commencé à travailler ensemble sur des projets de plateformes web plus ou moins liées à l'éducation. Mon statut de freelance me faisait rencontrer beaucoup de CEO et de porteurs de projets et c'est comme ça que j'ai pu me rendre compte de l'efficacité d'Anna. Je me souviens qu'on se voyait une fois par semaine et c'était le rendez-vous qui me mettait le plus de pression car je savais qu'Anna allait me sortir une énorme liste de tout ce qu'elle avait fait en une semaine. J'ai appris quelques années plus tard que cette pression était réciproque et qu'on se tirait l'un l'autre vers le haut sans le savoir.

L'idée de créer une école de code est venue plus tard. Nous avons d'abord appris à nous connaître et à travailler ensemble pour partir sur un projet plus enthousiasmant : la Wild Code School.

 

Anna Stépanoff et Romain Coeur

2- Peux-tu nous raconter la genèse du projet de la Wild Code School ?

L'envie de former autrement nous était venue de diverses expériences. Pour ma part, les échanges que j'avais pu avoir avec des développeurs autodidactes m'avaient particulièrement touché. Quand tu te retrouves après un BAC+5 à travailler avec un dév qui est BAC-2 et que celui-ci code mieux que toi, ça fait réfléchir ! Est-ce que ce mec est un extraterrestre ? Est-ce que je suis nul ? Comment a-t-il fait pour apprendre le métier ? Y-a-t-il une autre manière d'apprendre que le schéma classique : cours, exo, exam ?

Finalement, les autodidactes apprennent le métier sur le tas et progressent au fur et à mesure des missions qu'ils réalisent, mais nombre d'entre eux n'ont pas le courage, la patience, l'énergie qu'il faut pour arriver à signer le premier contrat en suivant cette voie risquée. Ainsi, le premier objectif de la Wild était d'accompagner la montée en compétence de chaque élève par la mise en place de cas pratiques en définissant des objectifs, mais sans imposer de méthode rigide.

3 – Pourquoi avoir ouvert la première école à La Loupe ?

A l'origine, la première école aurait dû ouvrir à Chartres, mais un jour nous avons parlé du projet à Eric Gérard, le maire de La Loupe. Ce dernier a très vite adhéré au projet et nous a aidé à nous installer. Notamment, en nous trouvant des locaux et en mettant en place un internat pour les élèves non loupéens.

Ensuite, le côté calme et bon marché tout en restant proche de Paris (2h en train) nous paraissait être un ensemble d'atouts pour créer une entreprise.

2 – Comment vous êtes-vous distribué les rôles au début ?

Le début est arrivé très vite, en mars 2014, on commençait à parler du projet avec Anna, en avril, on visitait un local tout vide et, début octobre, les 28 élèves de la première promo arrivaient. On ne s'est pas tellement donné de rôles mais on se répartissait plutôt les tâches selon les compétences qu'elles nécessitaient et nos disponibilités respectives.

3 – L'aventure startup, c'est une chose qui peut faire peur à beaucoup, quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui se lancent ?

C'est une question difficile. Je ne saurais pas donner de « conseil » universel qui s'appliquerait à tout le monde et à tous les projets et je manque de recul sur le sujet, car je n'ai jamais travaillé autrement. Cela dit, j'aime beaucoup ta façon de dire « aventure startup ». C'est un bon état d'esprit de se dire qu'on part à l'aventure. On ne sait pas jusqu'où ça peut aller, on ne sait d'ailleurs pas où on va exactement, mais on essaie de suivre un cap qu'on redéfinit sans arrêt. C'est comme ça qu'on passe d'un site de comptines pour les enfants* à un réseau d'écoles.

* Premier projet partagé avec Anna

4- Que t'a apporté ton expérience en tant que CTO à la Wild ? Quelles étaient tes missions dans l'entreprise ?

Le terme de CTO dans une startup est un peu vague et les missions peuvent être totalement différentes d'une entreprise à l'autre. Dans le cas de la Wild, j'ai cumulé plusieurs casquettes : formateur, ingénieur pédagogique, coordinateur des formateurs, product owner, DSI …

Parmi ces missions, je me suis particulièrement épanoui dans le rôle d'ingénieur pédagogique : imaginer des formations, les mettre en place , les animer puis ensuite les processer, les transmettre, former les nouveaux formateurs, les faire évoluer.

5- Tu ne fais désormais plus partie de l'équipe opérationnelle de la Wild, peux-tu nous expliquer ce qui a motivé ton départ ?

C'est pas évident de quitter une boite que tu as montée, mais je pense que c'est une décision qu'il fallait prendre.

Aujourd'hui, la pédagogie de la Wild est ancrée dans des valeurs fortes et des méthodes d'enseignement qui ont montré leur pertinence. C'est ce qui m'animait dans ce projet. Je voulais prouver qu'il est possible d'apprendre ce métier autrement, que l'école est viable sur le long terme et à grande échelle et que les Wilders pèsent dans le game.

Pendant 4 ans, j'ai mis toute mon énergie dans la Wild pour atteindre cet objectif et je suis plutôt satisfait du résultat, mais ces derniers temps j'avais plus l'impression de gérer une entreprise que de créer et j'avais du mal à trouver la motivation nécessaire.

Après concertation avec Anna, nous avons décidé que mon départ était la meilleure solution pour l'intérêt de l'école.

6- Ta nouvelle activité a t-elle un lien avec ton expérience à la Wild ? Peux-tu nous en dire plus à propos de cette nouvelle aventure ?

Une fois la décision de mon départ actée, j'ai pris le temps de finaliser les projets en cours. Durant cette période j'ai pris conscience que je faisais partie des nombreux CTO à se démotiver pendant la phase d'industrialisation de l'entreprise.

En fait, tu passes d'un rôle d'innovateur à un rôle de manager. Une entreprise qui grandit c'est une entreprise qui implique de plus en plus de monde : collaborateurs, clients, investisseurs, influenceurs, politiques … et le départ du CTO co-fondateur, même si c'est une bonne chose d'un point de vue opérationnel, peut fortement fragiliser l'entreprise si la communication est mal gérée.

Sur ce constat, j'ai alors décidé de proposer le concept de “CTO as a Service”. L'objectif est d'accompagner les startups sur leur phase de lancement et de laisser la place à un CTO manager quand l'équipe atteint une certaine taille.

Je travaille en ce moment avec Vyfe et le concept semble faire ses preuves puisque la première version est en production depuis peu.

7- Le mot de la fin t'appartient : envie de t'adresser aux futurs développeurs ou aux CTO ? Qu'est-ce que tu aimes dans ce métier ?

Le métier de développeur peut être apprécié de différentes façons. Pour moi, c'est son potentiel de création qui fait sa beauté. J'ai toujours beaucoup d'imagination et la programmation donne accès à des outils très abordables pour réaliser des projets à forte valeur ajoutée ou simplement ludiques.

Aujourd'hui, les outils informatiques sont nombreux et partout, je pense à l'ordinateur mais aussi smartphone, tablettes, Raspberry Pi et autres objets connectés, domotiques, robotique… De plus en plus d'outils qui sont abordables à la fois en terme de prix mais aussi en terme de complexité. Pas besoin d'être ingénieur pour créer, la documentation est accessible à tous, pourvu que la motivation soit là.

C'est aussi cet aspect fortement créatif que je retrouve dans le métier de CTO innovateur. Identifier les besoins, concevoir un prototype, recruter les équipes, les faire monter en compétence et construire ensemble un software pépite.

Wilders, vous êtes sur la voie d'un métier génial qui peut vous porter loin. Et n'oubliez pas :

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