Si vous avez croisé récemment le terme vibe coding sur X, Reddit ou dans une vidéo de démo bluffante, vous vous êtes peut-être demandé de quoi il s’agissait exactement. À l’origine, il évoquait une manière de coder “au feeling”, sans plan rigide, juste en suivant l’inspiration. Mais depuis quelques mois, il désigne une évolution bien plus radicale des pratiques de développement : coder sans taper une seule ligne, simplement en parlant à une IA. Entre promesse de productivité et polémique sur la valeur du code, cette nouvelle approche interroge les compétences, les outils… et les développeurs eux-mêmes.
Vibe coding : une philosophie intuitive du code
Avant de désigner une pratique technique, le vibe coding était surtout une attitude. L’idée : coder “à la vibe”, c’est-à-dire sans plan précis, porté par l’inspiration du moment. Pas de cahier des charges formel, pas de roadmap détaillée. On ouvre son éditeur, on se lance, on suit son intuition.
Ce mode de fonctionnement a séduit de nombreux développeur·ses, notamment dans les contextes de hackathons, de side-projects ou de prototypage rapide. Il valorise la créativité, le plaisir de faire, l’exploration technique. Mais il a aussi ses limites : le code est rarement structuré, difficile à maintenir, et souvent peu compréhensible par d’autres.
Cette forme “philosophique” du vibe coding reste pratiquée de manière informelle, mais elle a été largement dépassée par une nouvelle réalité, bien plus puissante.
Une nouvelle définition : coder avec une IA générative
Quand coder, c’est dialoguer
Depuis 2023, le terme vibe coding désigne de plus en plus une pratique émergente du développement assisté par IA : on ne code plus directement, on décrit ce qu’on veut obtenir en langage naturel, et une IA générative s’occupe d’écrire le code correspondant.
Cette approche repose sur l’intégration de grands modèles de langage (LLM, pour Large Language Models) directement dans les environnements de développement. Plutôt que d’écrire une fonction ligne à ligne, on peut désormais dire des choses comme :
“Génère une page avec un header sticky, un call to action centré et un footer avec des icônes de réseaux sociaux.”
Et obtenir en retour du code HTML/CSS fonctionnel, souvent stylisé ou intégré à un framework comme React.
Des outils conçus pour VIBE coder
Le vibe coding moderne s’appuie sur une nouvelle génération d’outils conversationnels et interactifs, dont certains sont spécifiquement pensés pour cette approche. Parmi eux :
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Lovable.dev : une interface pensée pour le “build by vibe”, dans laquelle on écrit ce qu’on veut en langage naturel, et l’outil génère du code front-end instantanément.
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Cursor : un éditeur basé sur VS Code avec une intégration poussée d’un LLM (GPT-4) pour générer, corriger ou restructurer du code à la volée.
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GitHub Copilot : l’assistant intelligent développé par GitHub et OpenAI, qui complète automatiquement le code à mesure qu’on tape.
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Replit Ghostwriter : une IA embarquée dans l’éditeur en ligne Replit, capable de générer des blocs de code ou de répondre à des questions.
Ces outils transforment forcément le rôle du développeur qui devient curateur de code généré, plutôt que producteur ligne par ligne.
Pourquoi cela fait-il débat ?
L’émergence du vibe coding “assisté par IA” est à la fois prometteuse et controversée. Voici les principales raisons pour lesquelles la pratique divise la communauté tech.
Un accès facilité, mais une expertise mise à l’épreuve
Le principal avantage, c’est que cette méthode abaisse la barrière à l’entrée. Plus besoin d’apprendre une syntaxe complexe pour créer une landing page ou une interface interactive : il suffit de savoir exprimer ce qu’on veut. Cela ouvre des perspectives énormes pour les profils non techniques, les designers, les product managers… ou les débutants.
Une qualité de code très variable
Même les meilleurs modèles produisent parfois du code redondant, mal structuré, ou tout simplement erroné.
L’IA n’a pas l’intuition humaine de la maintenabilité, de la lisibilité ou de la sécurité. Elle peut générer un composant qui “fonctionne”, mais difficile à faire évoluer. Le risque est alors de créer une dette technique sans même s’en rendre compte.
L’effet boîte noire
Un autre reproche fréquent est celui de la perte de compréhension. Si on ne sait pas comment fonctionne le code généré, comment le maintenir, l’optimiser ou le débugger ? Dans un environnement professionnel, cela peut poser problème à long terme.
Une évolution du rôle du développeur
Enfin, certains craignent que cette tendance dévalorise le métier de développeur, en le réduisant à une suite de prompts à écrire. Mais, la réalité est plus nuancée, car dans tous les cas, ce qui compte désormais, ce n’est pas seulement de savoir coder, mais de savoir quoi demander, pourquoi, et comment évaluer ce que l’IA renvoie. Le développeur devient donc également architecte de la logique produit, garant de la qualité et de la cohérence globale du code généré.
Vers une nouvelle culture du code ?
Le vibe coding, dans sa version 2025, incarne une transformation profonde des pratiques de développement. Il rend le code plus accessible, plus interactif, plus rapide à produire. Mais la compétence technique reste nécessaire pour comprendre le code, le vérifier, itérer et savoir dialoguer avec les LLMs.
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