Comme chaque année, le cabinet Silkhom livre son baromètre des salaires dans les secteurs de l’informatique, du digital et de l’électronique. Après une période d’euphorie en 2024, les tendances 2025 marquent une forme d’atterrissage, mais pas pour tout le monde. Si la hausse globale des rémunérations ralentit, de fortes disparités demeurent selon les métiers, l’expérience et les zones géographiques. On fait le point.
vers un retour à l’équilibre ?
Fondé en 2013, Silkhom est un cabinet de recrutement spécialisé dans les profils tech à haute valeur ajoutée. Son baromètre s’appuie sur l’analyse de plus de 20 000 profils candidats et les placements réalisés entre 2019 et 2025. Cette étude très complète permet de suivre les tendances de rémunération, les tensions de recrutement et les évolutions technologiques.
Un ralentissement après une croissance record
En 2024, les salaires IT avaient bondi de +7 % en moyenne. En 2025, la hausse se limite à +3 %, un chiffre qui traduit un retour à l’équilibre après plusieurs années de flambée. Ce ralentissement s’explique en partie par un contexte économique et géopolitique incertain, qui incite les entreprises à la prudence.
Un recrutement plus stratégique
Les employeurs ne recrutent plus dans l’urgence. Les processus de sélection s’allongent, les critères se multiplient. Au-delà de la compétence technique, ce sont désormais la capacité d’adaptation, la résilience, la compatibilité avec la culture d’entreprise et le potentiel d’évolution qui font la différence.
Des métiers en forte tension, d’autres en retrait
Les profils en hausse
Certains postes continuent de tirer leur épingle du jeu. Leur point commun ? Une expertise technique rare et stratégique pour les entreprises.
- Head of Product (CPO) : +12,5 % pour les profils confirmés.
- Architectes techniques, responsables R&D, directeurs commerciaux : +5 % à +13 % selon les cas.
- Les métiers du cloud, de la cybersécurité, de la data et de l’IA restent très demandés, ce qui soutient les niveaux de rémunération, même en période de ralentissement global.
Les profils en baisse ou en stagnation
À l’inverse, certains métiers montrent un essoufflement :
- Développeurs .NET : jusqu’à -15,4 % de baisse selon les niveaux d’expérience.
- Fullstack JS, Product Managers juniors, chefs de projet techniques : baisses comprises entre -5 % et -10 %.
Ces profils souffrent d’un marché saturé de candidats et d’une moindre rareté technologique.
Focus sur quelques profils tech
- Data & Intelligence Artificielle : Les profils data scientists, responsables BI ou ingénieurs IA restent particulièrement recherchés. Leurs salaires se maintiennent à un bon niveau, surtout pour les profils confirmés.
- Développement logiciel : La situation est contrastée. Les développeurs Python ou Go expérimentés s’en sortent bien. En revanche, les profils junior en Java, PHP ou Frontend JS voient leurs rémunérations stagner, voire baisser.
- Cybersécurité : Les RSSI (Responsables Sécurité des Systèmes d’Information) sont toujours très demandés. Les entreprises continuent d’investir massivement dans ce domaine.
- Product Management et QA : Les profils seniors ou très expérimentés maintiennent leur valeur. Les métiers du test logiciel (QA) restent stables mais peu dynamiques.
Télétravail, formation, attentes : les nouveaux marqueurs
Le télétravail redessine la carte des salaires
La généralisation du télétravail a transformé les pratiques RH. Deux stratégies émergent :
- Certaines entreprises ajustent les rémunérations selon la localisation du salarié.
- D'autres adoptent une politique salariale unifiée, indépendante du lieu de travail.
Cette approche influence directement l’attractivité des offres, surtout pour les profils nomades ou en quête de flexibilité.
Des attentes qui évoluent côté candidats
Les professionnels IT sont de plus en plus attentifs à :
- La qualité de vie au travail
- La flexibilité géographique et horaire
- L’alignement des valeurs
- La transparence sur les perspectives de carrière
Les employeurs qui cochent ces cases attirent plus facilement les profils expérimentés — surtout ceux qui peuvent se permettre d’être sélectifs.
En résumé, la hausse moyenne des salaires dans le secteur IT s’établit à 3 % en 2025, contre 7 % l’année passée. Tandis que certaines expertises rares, comme l’intelligence artificielle ou la cybersécurité, continuent de bénéficier de fortes progressions salariales, d’autres métiers voient leurs rémunérations stagner, voire reculer. Le recrutement devient plus stratégique, avec une attention portée sur la polyvalence, les soft skills et la capacité à évoluer dans un environnement mouvant. La formation reste un levier essentiel pour combler les écarts entre besoins et ressources disponibles.
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