Données personnelles, rapport de force avec les multinationales : un sujet politique. Découvrez la souveraineté numérique. Bonne lecture :)
Guide de la souveraineté numérique : tout comprendre
La souveraineté numérique : définition
La souveraineté numérique ou cybersouveraineté correspond au fait de mettre en application des principes de souveraineté dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.
Qu’est ce que le principe de la souveraineté numérique ?
Nous parlons de souveraineté numérique depuis les années 2000, une époque où les technologies du numérique n'étaient pas aussi développées et présentes qu’aujourd’hui. C’est seulement en 2010 que nous évoquons concrètement ce terme en France et à l’International, suite à l’affaire Snowden.
L’affaire Snowden est l'un des plus grands scandales que les services de renseignements américains aient connus. Une fuite de données historique générée par Edward Joseph Snowden, un jeune informaticien, révéla au monde entier les détails de plusieurs programmes de surveillance de masse américains et britanniques.
Le Sénat a réussi à définir la souveraineté numérique comme la « capacité de l'État à agir dans le cyberespace* », recouvrant deux dimensions :
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« La faculté d’exercer une souveraineté dans l’espace numérique, qui repose sur une capacité autonome d’appréciation, de décision et d’action dans le cyberespace – et qui correspond de fait à la cyberdéfense ».
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« La capacité de garder ou restaurer la souveraineté de la France sur les outils numériques afin de pouvoir maîtriser nos données, nos réseaux et nos communications électroniques ».
Globalement la souveraineté numérique désigne un État ou une organisation qui consiste à conforter son autorité afin de mettre en place ses privilèges dans le cyberespace et de répondre à des problématiques telles que la maîtrise des données personnelles des utilisateurs ou la dépendance technologique.
*« Espace de communication créé par l'interconnexion mondiale des ordinateurs et par les données qui y sont traitées ; espace, milieu dans lequel naviguent les internautes. »
Enjeux de la souveraineté numérique
Le numérique réunit les sites web, les applications mobiles mais pas seulement. C’est aussi et surtout l’industrie électronique, les télécommunications, les données… Retenons que les conséquences ne sont pas maîtrisées lorsqu’une industrie ne l’est pas non plus, ce qui signifie que nous ne maîtrisons ni le stock de produits/services, ni les données, ni la confidentialité, RIEN.
Un enjeu politique
Un des grands enjeux de la souveraineté numérique est bien sûr politique puisqu’elle représente, pour l’administration et les institutions, un système qui permet de donner confiance aux citoyens et ainsi, de participer à la protection de leurs données personnelles et de leur vie privée. Elle permet également la protection des infrastructures pour les Etats.
Un enjeu écologique
On retrouve un véritable enjeu écologique dans cette souveraineté numérique face à la matérialité du numérique, l’extraction des matières premières pour la fabrication des appareils, l’infrastructure réseau, la gestion des centres de données…
Un enjeu éthique
Un des grands enjeux de la souveraineté numérique est un enjeu éthique en préservant le droit au respect de la vie privée des individus tels que les coordonnées bancaires, les informations de santé, les données financières… Sachez que les GAFAM savent tout de nous, les données des individus leurs permettent d’améliorer leurs services mais surtout c’est une source de revenus : ventes des données aux annonceurs de publicités.
Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) encadre le traitement des données personnelles sur le territoire de l'Union européenne et s'applique à toute entreprise collectant, stockant ou utilisant des données personnelles appartenant à des résidents de l'Union européenne.
Le RGPD californien correspond au California Consumer Privacy Act (CCPA) soit “Loi californienne sur la protection de la vie privée des consommateurs”. Mais il y a quelques différences importantes avec le RGPD français tels que la cible qui n’est pas la même, le champ d’application du CCPA qui est plus restreint où le fait que le CCPA ne protège pas spécifiquement les données sensibles.
Il faut également savoir que nous percevons de plus en plus de limites, notamment avec l’apparition du deep fake*.
*Deep fake ou hyper trucage, est une technique de synthèse multimédia reposant sur l'intelligence artificielle.
Un enjeu économique
Il est important de savoir que les entreprises font une part de bénéfice sur nos données personnelles et nécessitent donc d'être réglementées pour ne pas risquer un débordement sur la vie privée des utilisateurs et doivent être utilisées à des fins légales.
D’après la Commission Européenne, les GAFAM ne paient en moyenne que 9 % d’impôts sur leurs bénéfices contre 23 % pour les entreprises européennes. Ce qui signifie que l’investissement de nos entreprises pour accéder à ces services ne profite que très peu à l’économie française et européenne.
La taxe GAFAvotée en 2019 par le Parlement français vise à rétablir une concurrence équitable en taxant de 3% le CA numérique réalisé par ces entreprises en France.
Un enjeu stratégique
La souveraineté numérique permet aux entreprises de se développer en autonomie et en visibilité, ce qui compensent alors aux GAFAM qui imposent certaines règles au cyberespace.
Face aux législations comme celle duCloud Actqui permet d’obtenir sur demande toutes les données stockées sur leurs serveurs, localisées aux États-Unis ou en Europe.Et l’on compte 92 % des données occidentales sont hébergées aux États-Unis, il nous faut donc être vigilant pour éviter de devenir la “colonie numérique” des Etats-Unis en protégeant nos données et en investissant dans des solutions européennes.
Il existe un règlement de la législation sur les services numériques, on parle ici du Digital Service Act(DSA), un texte législatif proposé par la Commission européenne qui met en pratique un concept plutôt simple : ce qui est interdit hors ligne, est interdit en ligne.
Le DSA a pour objectifs :
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de mieux protéger les internautes européens et leurs droits fondamentaux (liberté d'expression, protection des consommateurs...) ;
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d’aider les petites entreprises de l'UE à se développer ;
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de renforcer le contrôle démocratique et la surveillance des très grandes plateformes
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d’atténuer des risques systémiques, tels que la manipulation de l'information ou la désinformation.
Un enjeu de confidentialité des données
Selon l’Ifop, en 2021, 69% des français prêteraient attention à l’exploitation de leurs données personnelles et 66 % seraient prêts à renoncer à un service numérique. Mais beaucoup d’entreprises françaises continuent d’utiliser les services des entreprises américaines soumises au Cloud Act, ce qui signifie que lorsque vous utilisez un logiciel américain il y a de forte chance que le gouvernement américain prenne connaissance de vos données et puisse les utiliser à des fins de surveillance.
Impact de la souveraineté numérique pour les entreprises
Le principal défi des entreprises est d’engager leur transformation, innovation numérique sans pour autant dépendre de fournisseurs tiers.
L’opportunités pour les entreprises de ses efforts entrepris au niveau européen sont :
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De proposer un service plus performant et adapté au client en offrant des produits/services optimaux afin de garantir la satisfaction client
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De garantir la protection des données personnellesen ne traitant qu’avec des solutions locales et respectueuse du Règlement général sur la protection des données (RGP) afin de préserver le lien de confiance entre l’entreprise et l’utilisateur
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De limiter le Shadow IT qui consiste pour des employés à utiliser des outils tiers sans l’approbation ni la connaissance de leur entreprise.
Souveraineté numérique 2022 : on en est où ?
Au cœur des métiers !
La souveraineté numérique a une importance considérable puisqu'elle permet de développer des secteurs d’activité et de les rajeunir comme celui de la Tech par exemple avec les métiers d’analyste cybersécurité ou celui de technicien systèmes et réseaux. L’objectif étant de rajeunir certains secteurs afin de créer de l’emploi, on peut prendre ici l’exemple deLa Poste qui s’est engagée dans un partenariat avec Inria* :
«Maîtriser notre destin numérique est devenu une nécessité. Avec La Poste, l’ambition commune est de construire une société numérique d’innovation et de confiance.» déclare Bruno Sportisse, Président-Directeur général d’Inria et Président de la Fondation Inria.
Cette collaboration se concentre sur trois axes :
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Développerdes usages responsables des services numériques afin d’harmoniser la transformation numérique de la société et la préservation de l’environnement
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Bâtir un écosystème numérique de confiance : la protection des données personnelles et de la vie privée, des algorithmes plus équilibrés, une cybersécurité plus importante…
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Faciliter l’usage des données de santé au service de l’avancée médicale en respectant la vie privée des patients.
Aujourd’hui, beaucoup d’européen quittent l’Europe pour se rendre dans le Silicone Valley. Il est donc urgent de former des personnes en Europe.
*L’Institut national de recherche en informatique et en automatique, elle a pour mission le développement de la recherche et de la valorisation en sciences et techniques de l'information et de la communication, au niveau national comme au plan international.
L’urgence d’établir cette souveraineté numérique
Comme évoqué un peu plus haut, les GAFAM contrôlent une quantité importante de données de leurs utilisateurs, et plus ils en ont, plus l’influence est importante.
Il est donc important d’avoir cette souveraineté numérique en place afin de ne pas être dépendant des puissances étrangères avec l’évolution des technologies du numérique pour la compétition géopolitique en sachant toujours à qui appartient telles technologies, qui le produit ainsi que toutes les règles qui vont avec.
Vous vous doutez également qu’il est essentiel d’assurer la sécurité du territoire et de ses infrastructures en luttant contre les cyber attaques dans cette course numérique mondiale.
Si ce sujet vous plaît, nous vous invitons à consulter la conférence du 7 et 8 février 2022 : “Construire la souveraineté numérique de l'Europe".
L’importance du numérique dans l’éducation
L’école tient un rôle important dans la société du fait qu’elle contribue à la cohésion sociale, favorise l’acquisition d’un statut professionnel à travers des qualifications, contribue à améliorer la santé… Mais savez vous l’importance du numérique dans l’éducation ? Il permet une grande motivation au niveau de l’apprentissage ainsi qu’une facilité pour l’échange des connaissances tout en assurant la participation active des élèves.
5 avantages du numérique dans l’éducation
Pour plus de détails, citons les avantages d’utiliser le numérique dans le secteur de l’éducation :
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Une participation des élèves en classe plus active : grâce à des outils ludiques, la participation est plus éveillée même pour les plus timides qui ont la possibilité de répondre sur tablette par exemple.
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Des enseignements personnalisés : selon le besoin et le rythme de l'élève, les outils numériques sont illimités et proposent par exemple de recommencer l’exercice jusqu’aux acquis.
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La maîtrise de compétences et d’outils utiles pour le monde professionnel : plus les années passent et plus notre monde devient technologique, ce qui est un gros avantage d’être formé à ces outils et compétences.
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Une automatisation des tâches : c’est un gain de temps d’apprentissage pour le corps professoral ainsi que les élèves qui ne perdent pas de temps sur des tâches répétitives journalières ou hebdomadaires car tout est automatisé.
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Un large choix de ressources en ligne : l’accès internet permet l’accès à de nombreuses ressources quasiment infinies, grâce à de nombreux livres numériques les élèves bénéficient d’une large variété et n’ont plus à porter leur livres !
Pour aller plus loin…
Si cet article vous a plû et que vous souhaitez en savoir plus sur les métiers Tech et plus précisément sur le monde de l’Infrastructure et de la Cybersécurité, voici les formations que nous proposons :
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